Le Pere François de Foucauld nous a quittés. C’était l’ancien curé de Bois d’Arcy. C’était un ami. C’était aussi un partenaire dynamique dans la vie de la commune. J’ai beaucoup de tristesse mais aussi beaucoup de colère.
Nous sommes à peu près arrivés en même temps aux responsabilités à Bois d’Arcy en 2014. Très vite nous avons sympathisé et partagé la même conviction, bien que restant chacun à sa place à l’aune d’une stricte laïcité républicaine, qu’il fallait bouger la ville. Il avait coutume de dire : « je m’occupe des âmes, tu t’occupes du reste ! ». Ensemble nous avons échafaudé le projet d’une école privée à Bois d’Arcy à l’instar d’autres communes limitrophes. Je l’ai accompagné autant que faire se peut dans des projets dès lors qu’ils concernaient l’intérêt de Bois d’Arcy et des Arcisiens : repas, fêtes, commémorations,…
Cette réussite et cette entente ne pouvaient bien évidemment pas laisser indifferente l’immense cohorte des petits, des jaloux, des aigris, dont la rumeur est le funeste métier. J’en ai été victime un temps, il l’a été plus que moi, parfois par les mêmes personnes, jusqu’à l’épuisement final. L’heure n’est pas encore à la nécessaire recherche de la vérité et à la défense de son honneur flétri. Respectons le temps du deuil. Mais le temps de la justice et de la vérité viendra, inéluctablement, naturellement, avec force.
Je veux juste que nous méditions sur le poison de la calomnie, dont chacun pense en être exempt. Ce poison n’a cessé de ronger les âmes déjà bien abîmées, de consumer les cyniques faussement dévots. Mais ce poison a fini par tuer.
Le Père François est parti seul. Isolé. Abattu. Anéanti.
Je veux retenir ce soir de lui cette photo qui ne date pas d’hier. Je veux retenir de lui cette forte propension qu’il avait à communiquer du bonheur, à donner de la force aux plus fragiles et à transmettre du courage aux plus faibles. Il débordait d’énergie et se gaussait des immobilismes et autres conservatismes endormis. Forcément ça dérange. Nous en parlions souvent jusqu’à récemment encore il y a quelques semaines. C’était un homme bon, dévoué, parfois incompris, mais tellement utile sur le chemin de nos vies quand vous avez la chance de le rencontrer.